Un extrait de La Grande Vadrouille
Title
Un extrait de La Grande Vadrouille
Description
Film qui est sorti en decembre 1966. Ce film du genre comédie-guerre a attiré beaucoup de succès et la comédie fonctionne même aujourd'hui. Trois aviateurs anglais se trouvent à Paris en 1942 par accident et leur avion est abattu par les forces allemandes. Ils sautent en parachute et avec l'aide de deux Français, ils échappent les Allemands. Ce film était le film le plus réussi en France jusqu'en 2008. Le clip choisi commence à 23:35.
La Grande Vadrouille est un film du genre comédie-guerre qui est sorti en décembre 1966. Ce film a été réalisé par Gérard Oury, un réalisateur français, et a attiré beaucoup de succès avec 17 272 987 spectateurs, un record qui a duré 20 ans en France avant d’être battu par le film de James Cameron en 1998, Titanic. Le film se passe en 1942. Un avion anglais se trouve à Paris par accident et est abattu par les forces allemandes. Les trois anglais sautent en parachute et atterissent autour de la ville. Avec l’aide de deux hommes Français, un peintre et un chef d’orchestre, ils partent pour la Zone Libre. Malgre eux, les Français deviennent acteurs de la Résistance. Sur leur route, les Français et les Anglais rencontrent des soldats allemands et leurs efforts d’echapper les nazis sont toujours hilarants.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la France était occupée par l’Allemagne nazie. Cette occupation a commencé avec l’armistice du 22 juin 1940 qui a divisé l’Hexagone en deux zones : la « Zone Libre » et la « Zone Occupée ». La Ligne de Démarcation a séparé les deux parties avec la Zone Occupée au nord et la Zone Libre au sud. La division de la France a déclenché les mouvements contre les nazies. Ceux qui s’organisaient vers les réseaux clandestins afin de combattre l’Axe, s’appelaient « La Résistance ». Ce mouvement dirigé par le général de Gaulle était une minorité, ses effets et l’aide des Allies, ont conduit à la libération de la France. Après avoir quitté la France pour se cacher en Angleterre après la Bataille de France, Charles de Gaulle a utilisé la radio pour diriger le mouvement clandestin. Il y avait ceux qui se sont battus avec des fusils et ceux qui se sont battus en faisant les actes qui ont soutenu les Allies. Entre le 22 juin 1940 jusqu’à la libération en 1944, la Résistance a lutté contre les Allemands, et après juin 1944 a pris le pouvoir de l’État. Dans le film on voit des résistants, pas toujours très sûrs de leurs allégeances.
J’ai choisi une scène dans La Grande Vadrouille afin d’analyser l’humour et les sentiments envers la guerre 20 ans après la libération. Cette scène se trouve vers le début du film après que les aviateurs anglais ont sauté de leur avion. Les Allemands cherchent les Anglais à l’opéra où un des Anglais se cache. La scène, qui commence avec le chef d’un groupe de soldats allemands, montre déjà les deux types d’humour qui existe toujours dans les comédies-guerres : l’incongruité et l’absurdité. Le chef est dans un couloir à l’opéra entouré de danseurs qui sautent et qui courent. Ici, l’incongruité existe à cause des juxtapositions. D’un côté les soldats allemands, sérieux qui cherchent un soldat anglais. De l’autre des danseurs habillés de tutus et de blanc. A l’arrière-plan, on entend l’opéra qui met à l’aise les spectateurs tandis que le suspens monte. Là, le paradigme du film commence. Il repose sur l’ironie dramatique et les connaissances du public sur les rapports entre les trois groupes du film : les Allemands, les Anglais et les Français.
Lorsque le chef entre dans la salle, le public sait que l’homme qui joue de la harpe est un des parachutistes anglais. Le chef allemand cependant ne le sait pas donc c’est là où on trouve l’incongruité et l’ironie dramatique. L’homme anglais joue n’importe quoi sur la harpe, mais le chef dit « Je n’aime pas arrêter la musique. Continuez » avec un geste heureux et plein d’admiration. Car les spectateurs savent que le chef cherche l’Anglais assis devant lui, l’Allemand paraît stupide. Cette stupidité existe tout au long du film, les Allemands sont toujours une étape derrière les Français et les Anglais. Le paradigme du film commence à prendre forme et désormais les Allemands perdent leur caractère effrayant et deviennent comiques.
Après ses gestes et ses paroles d’adoration, le Français qui cache l’Anglais à l’opéra se met en colère contre le chef. L’ironie dramatique se présente à nouveau. Le chef d’orchestre, visiblement fâché, demande au chef allemand qui est-ce qu’il cherche. « Toujours l’anglais ? » il lui hurle « C’est pas moi ! C’est pas lui ! » et le soldat allemand répond « Nein ». Avec ces paroles, le Français et l’Anglais sont plus intelligents aux yeux du public parce qu’ils ont dupé l’Allemand. Là, le public regarde pour la première fois les Français qui aident les Anglais sont positionné comme plus intelligents que les Allemands. Tandis que les aviateurs jouent un rôle d’importance dans ce film, ce sont plutôt les scènes où les Français mènent en bateau les Allemands qui suscitent le rire. C’est une façon de montrer vingt ans après la guerre que les Français étaient plus intelligents que les bêtes hommes allemands. Même si les Français sont absurdes où font des actes stupides, ce sont toujours les Allemands qui sont dupés.
Plus tard dans le film, l’absurde continue à provoquer l’humeur. Le français montre vigoureusement le meuble de rangement, l’intérieur du piano, un rideau et par accident, il ouvre un tiroir où se cache le parachute. Jusqu’à l’ouverture du tiroir, l’absurdité dépasse les autres raisons pour lesquelles l’humour fonctionne dans cette scène. Il est absurde d’essayer de se cacher dans l’intérieur d’un piano ou un tiroir assez petit donc l’humour émane du mélange de l’absurdité et la connaissance du public que le Français et l’Anglais sont en train de duper l’Allemand.
Après avoir ouvert le tiroir, l’homme français paraît mefiant et le soldat vient ouvrir et regarder lui-même. Le plan reste sur le visage du soldat anglais pour un instant et on voit qu’il transpire parce qu’il est sur le point d’être découvert. Les spectateurs sentent le suspens qui monte et pour un moment, l’humour s’arrête. Le paradigme, pour un instant, est sur le point de voler en éclats. Cette partie de la scène est intéressante, car elle manque d’humour tandis que dès le début de cette scène, l’humour est évident. Selon moi, cette partie rappelle les sentiments de la guerre qui manquent pendant la majorité du film. Là, le public se souvient que les personnages sont toujours en guerre, mais ce souci n’existe qu’un moment. Après que le soldat ouvre le tiroir, l’humour recommence. L’Allemand trouve des petites provisions et donc l’anglais a évité d’être découvert. Le paradigme n’est pas cassé : l’Allemand est encore bête. Il sort sans savoir ce qui rend cette scène hilarante : l’anglais qu’il cherche est toujours devant son nez.
Le mélange d’ironie dramatique, d’absurdité et d’incongruité avec une petite quantité de suspense crée une scène complexe. Cette scène est vraiment importante parce que c’est là que le paradigme du film commence véritablement. Ce film montre mais n’ignore pas les vrais sentiments des Français pendant l’Occupation allemande. La Grande Vadrouille donne au public la guerre sans horreur, une version plus légère que la vérité. Tourné 22 ans après la fin de la guerre, on voit la guerre représentée sous un angle comique qui repose sur le paradigme du film. Les Allemands bêtes, les Français qui sont plus intelligents et qui dupent tout le temps les Allemands et les Anglais qui sont les héros qu’il faut aider, c’est le paradigme qui suscite l’humour. En regardant les œuvres des trente glorieuses qui parlent de la guerre, le changement de mentalité envers la guerre est évident. La Grande Vadrouille n’est pas une exception et l’humour dans ce film fonctionne même aujourd’hui.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la France était occupée par l’Allemagne nazie. Cette occupation a commencé avec l’armistice du 22 juin 1940 qui a divisé l’Hexagone en deux zones : la « Zone Libre » et la « Zone Occupée ». La Ligne de Démarcation a séparé les deux parties avec la Zone Occupée au nord et la Zone Libre au sud. La division de la France a déclenché les mouvements contre les nazies. Ceux qui s’organisaient vers les réseaux clandestins afin de combattre l’Axe, s’appelaient « La Résistance ». Ce mouvement dirigé par le général de Gaulle était une minorité, ses effets et l’aide des Allies, ont conduit à la libération de la France. Après avoir quitté la France pour se cacher en Angleterre après la Bataille de France, Charles de Gaulle a utilisé la radio pour diriger le mouvement clandestin. Il y avait ceux qui se sont battus avec des fusils et ceux qui se sont battus en faisant les actes qui ont soutenu les Allies. Entre le 22 juin 1940 jusqu’à la libération en 1944, la Résistance a lutté contre les Allemands, et après juin 1944 a pris le pouvoir de l’État. Dans le film on voit des résistants, pas toujours très sûrs de leurs allégeances.
J’ai choisi une scène dans La Grande Vadrouille afin d’analyser l’humour et les sentiments envers la guerre 20 ans après la libération. Cette scène se trouve vers le début du film après que les aviateurs anglais ont sauté de leur avion. Les Allemands cherchent les Anglais à l’opéra où un des Anglais se cache. La scène, qui commence avec le chef d’un groupe de soldats allemands, montre déjà les deux types d’humour qui existe toujours dans les comédies-guerres : l’incongruité et l’absurdité. Le chef est dans un couloir à l’opéra entouré de danseurs qui sautent et qui courent. Ici, l’incongruité existe à cause des juxtapositions. D’un côté les soldats allemands, sérieux qui cherchent un soldat anglais. De l’autre des danseurs habillés de tutus et de blanc. A l’arrière-plan, on entend l’opéra qui met à l’aise les spectateurs tandis que le suspens monte. Là, le paradigme du film commence. Il repose sur l’ironie dramatique et les connaissances du public sur les rapports entre les trois groupes du film : les Allemands, les Anglais et les Français.
Lorsque le chef entre dans la salle, le public sait que l’homme qui joue de la harpe est un des parachutistes anglais. Le chef allemand cependant ne le sait pas donc c’est là où on trouve l’incongruité et l’ironie dramatique. L’homme anglais joue n’importe quoi sur la harpe, mais le chef dit « Je n’aime pas arrêter la musique. Continuez » avec un geste heureux et plein d’admiration. Car les spectateurs savent que le chef cherche l’Anglais assis devant lui, l’Allemand paraît stupide. Cette stupidité existe tout au long du film, les Allemands sont toujours une étape derrière les Français et les Anglais. Le paradigme du film commence à prendre forme et désormais les Allemands perdent leur caractère effrayant et deviennent comiques.
Après ses gestes et ses paroles d’adoration, le Français qui cache l’Anglais à l’opéra se met en colère contre le chef. L’ironie dramatique se présente à nouveau. Le chef d’orchestre, visiblement fâché, demande au chef allemand qui est-ce qu’il cherche. « Toujours l’anglais ? » il lui hurle « C’est pas moi ! C’est pas lui ! » et le soldat allemand répond « Nein ». Avec ces paroles, le Français et l’Anglais sont plus intelligents aux yeux du public parce qu’ils ont dupé l’Allemand. Là, le public regarde pour la première fois les Français qui aident les Anglais sont positionné comme plus intelligents que les Allemands. Tandis que les aviateurs jouent un rôle d’importance dans ce film, ce sont plutôt les scènes où les Français mènent en bateau les Allemands qui suscitent le rire. C’est une façon de montrer vingt ans après la guerre que les Français étaient plus intelligents que les bêtes hommes allemands. Même si les Français sont absurdes où font des actes stupides, ce sont toujours les Allemands qui sont dupés.
Plus tard dans le film, l’absurde continue à provoquer l’humeur. Le français montre vigoureusement le meuble de rangement, l’intérieur du piano, un rideau et par accident, il ouvre un tiroir où se cache le parachute. Jusqu’à l’ouverture du tiroir, l’absurdité dépasse les autres raisons pour lesquelles l’humour fonctionne dans cette scène. Il est absurde d’essayer de se cacher dans l’intérieur d’un piano ou un tiroir assez petit donc l’humour émane du mélange de l’absurdité et la connaissance du public que le Français et l’Anglais sont en train de duper l’Allemand.
Après avoir ouvert le tiroir, l’homme français paraît mefiant et le soldat vient ouvrir et regarder lui-même. Le plan reste sur le visage du soldat anglais pour un instant et on voit qu’il transpire parce qu’il est sur le point d’être découvert. Les spectateurs sentent le suspens qui monte et pour un moment, l’humour s’arrête. Le paradigme, pour un instant, est sur le point de voler en éclats. Cette partie de la scène est intéressante, car elle manque d’humour tandis que dès le début de cette scène, l’humour est évident. Selon moi, cette partie rappelle les sentiments de la guerre qui manquent pendant la majorité du film. Là, le public se souvient que les personnages sont toujours en guerre, mais ce souci n’existe qu’un moment. Après que le soldat ouvre le tiroir, l’humour recommence. L’Allemand trouve des petites provisions et donc l’anglais a évité d’être découvert. Le paradigme n’est pas cassé : l’Allemand est encore bête. Il sort sans savoir ce qui rend cette scène hilarante : l’anglais qu’il cherche est toujours devant son nez.
Le mélange d’ironie dramatique, d’absurdité et d’incongruité avec une petite quantité de suspense crée une scène complexe. Cette scène est vraiment importante parce que c’est là que le paradigme du film commence véritablement. Ce film montre mais n’ignore pas les vrais sentiments des Français pendant l’Occupation allemande. La Grande Vadrouille donne au public la guerre sans horreur, une version plus légère que la vérité. Tourné 22 ans après la fin de la guerre, on voit la guerre représentée sous un angle comique qui repose sur le paradigme du film. Les Allemands bêtes, les Français qui sont plus intelligents et qui dupent tout le temps les Allemands et les Anglais qui sont les héros qu’il faut aider, c’est le paradigme qui suscite l’humour. En regardant les œuvres des trente glorieuses qui parlent de la guerre, le changement de mentalité envers la guerre est évident. La Grande Vadrouille n’est pas une exception et l’humour dans ce film fonctionne même aujourd’hui.
Creator
Oury, Gérard
Source
La Grande Vadrouille
Date
1966
Contributor
Bourvil, Andrés; de Funès, Louis; Brook, Claudio; Terry-Thomas;
Original Format
Film
Duration
132 minutes
Producer
Robert Dorfmann
Director
Gérard Oury
Collection
Citation
Oury, Gérard, “Un extrait de La Grande Vadrouille,” French contemporaine et humour (1939-2016), accessed June 19, 2025, https://frenchhumor.fren.sites.carleton.edu/items/show/4.
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