Le petit Nicolas « Le vélo » : un coup d'œil comique sur les Trente Glorieuses
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On ne sait pas exactement quand les histoires dans Le petit Nicolas se passent, mais le livre a été publié en 1959, alors on peut supposer que les histoires se passent pendant les années 50, dans la période après la Seconde Guerre mondiale nommée les Trente Glorieuses. Pendant cette période, la France a beaucoup changé. D’abord, il y avait une grande croissance économique et industrielle. Le nombre et la qualité de produits manufacturés abordables a augmenté rapidement, ainsi que la longueur des vacances, le salaire, et donc le pouvoir d’achat des Français moyens. Ensemble, ces changements ont permis aux Français d’acheter plus de produits, comme les vélos. La France a changé culturellement aussi. Dans la famille, il devenait commun que la femme reste à la maison comme femme au foyer, qu’elle nettoie et cuisine et prenne soin des enfants. Puisque les parents avaient plus d’argent et plus de temps libre, l’enfant est devenu le centre de la famille française.
Les moments dans l’histoire où monsieur Blédurt défie le père de Nicolas à la course et où ils font la course sont drôles pour les lecteurs parce qu’il y a plusieurs types d’humour que l’auteur emploie dans cette scène. D’abord, l’apparence soudaine de monsieur Blédurt est un peu choquante, mais aussi amusante parce que monsieur Blédurt est un adulte qui saute « par-dessus la haie » pour entrer dans la jardin de Nicolas et se vanter de sa capacité de faire du vélo. Cette image est vraiment l’image d’un enfant qui joue avec ses amis et pas un adulte qui surprend son voisin qui était en train d’enseigner à son fils comment on fait du vélo, alors il y a une grande incongruité entre ce à quoi on s’attend et ce qui se passe dans l’histoire. Cette incongruité montre au lecteur que la société française pendant les Trente Glorieuses étaient vraiment une société de loisirs. Avant, les adultes français se comportaient sérieusement, mais pendant cette période, il est devenu normale pour les adultes de faire du sport, même avec les autres adultes.
Un autre moment amusant a lieu quand les deux adultes font la course, mais pas pour les mêmes raisons. Non seulement monsieur Blédurt et le père se comportent comme des enfants, mais il est aussi bien absurde de penser à ces deux grands hommes essayer d’aller très vite sur le petit vélo de Nicolas. De plus, il y a une grande différence entre les perspectives des lecteurs et celle de Nicolas. Pour un lecteur adulte de cette histoire, il est drôle que les deux adultes se comportent comme ça et qu’ils fassent la course pour résoudre leur dispute. Le lecteur peut compatir avec le personnage de Nicolas, mais surtout il rit de l’absurdité de la scène. Mais pour Nicolas et aussi les enfants qui lisent l’histoire, cette situation est un grand désastre. Avant même qu’il puisse toucher son nouveau vélo merveilleux, Nicolas doit regarder les deux adultes le maltraite. Pour les enfants, cette image est bien sûr effrayante parce qu’ils peuvent s’identifier facilement à Nicolas. Dans un moment ironique, son père dit à monsieur Blédurt, « gros comme tu l’es, tu le casserais, le vélo. » Évidemment c’est le père qui casse le vélo, mais dans tous les cas, à cause de cette remarque, Nicolas pense maintenant que son vélo est en danger. Le vélo est une chose que Nicolas a énormément voulu, alors il devient nerveux parce qu’il ne peut pas le protéger des adultes. Pendant ce temps, le lecteur adulte rit naturellement à l’image des deux adultes faisant la course et ne pense pas à l’agonie de Nicolas.
Bien que Le petit Nicolas soit un livre des enfants pour les enfants, il nous révèle beaucoup au sujet de la culture et de la société française des années 50 et 60. Le fait que les parents de Nicolas lui promettent qu’ils lui achèteront un vélo s’il détient une bonne note à l’école montre trois choses importantes de la France pendant cette période. Il montre que l’éducation des enfants était assez importante pour les parents, qu’une famille typique avait les moyens d’acheter facilement une chose comme un bon vélo, et qu’un parent typique avait assez de temps libre pour jouer avec ses enfants. Dans ce chapitre l’auteur emploie beaucoup d’humour d’incongruité, qui sert à montrer l’absurdité des actions de monsieur Blédurt et le père de Nicolas, mais aussi d’humour qui vient de la différence entre la perspective du lecteur et celui de Nicolas. De plus, le texte est très facile à comprendre et très amusant à lire. Si on le lit du début à la fin, on rigole beaucoup et on a une bonne compréhension de la France pendant les Trente Glorieuses, et aussi un bon arsenal de gros mots français.
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