Bref. J'ai Dragué Cette Fille
Title
Bref. J'ai Dragué Cette Fille
Description
En 2011, bref. a fait sensation en France. La série télévisée était tellement populaire que plus d’un million de fans l’ont aimée sur Facebook moins d’une semaine après son lancement. La série est marquée par ses extraits vraiment bref, qui durent environ deux ou trois minutes. De plus, les extraits sont racontés rapidement et beaucoup de choses se passent pendant un extrait court. Ce qui se passe concerne la vie d’un homme dont on ne sait pas le nom, un homme célibataire et au chômage qui a beaucoup de malchance. Durant le premier extrait, « bref. j’ai dragué cette fille, » on voit un peu d’incongruité, un peu d’ironie, et un peu d’auto-dérision. On rit à tous ces types d’humour, mais c’est avec la supériorité, dont il a beaucoup dedans, que l’extrait se termine et c’est la supériorité qui reste dans nos têtes quand nous pensons à bref.
Dans « bref. j’ai dragué cette fille, » l’homme qui est le personnage principal rencontre une fille et cette fille devient son obsession pour toute la série. Il est à une fête quand il la voit et l’extrait s’axe sur ses efforts pour obtenir son numéro de téléphone. Puisqu’il n’a pas de chance, ses efforts ne marchent pas souvent. Je propose qu’on examine la vidéo chronologiquement et qu’on observe comment marchent tous les moments drôles.
L’homme commence par expliquer qu’il est à une fête et qu’il voit une femme qu’il veut draguer. Il demande à deux copains si elle a un copain et ils ne savent pas, alors il demande à un autre copain, qui ne peut pas l’entendre, et finalement il demande à une femme qui réponde en vomissant. Ces interactions sont drôles parce que nous nous sentons supérieurs à l’homme ; même si nous sommes célibataires, nos efforts pour draguer ne sont pas si mauvais. Cela montre l’importance d'exagérer pour être drôle. Si l’homme avait eu des difficultés quotidiennes, l’extrait se serait moqué de la vie quotidienne du public. Bergson dit qu’on ne rit pas quand on est sensible ou trop proche d’une blague, alors les blagues de bref. marchent parce qu’elles sont accentuées et le public n’est pas sensibles quand il les entende.
Après ses efforts pour trouver d’informations sur la fille, l’homme décide d’essayer de la draguer. Il s’approche de la fille et commence à parler, mais un homme qui s’appelle « Steve » apparaît et l’homme principal croit qu’il est le petit-ami de la fille. Cela nous fait rire encore et encore c’est à cause de la supériorité. Il est important de remarquer que l’extrait nous laisse rire de la supériorité facilement, parce qu’on peut le faire sans se sentir très méchant. On ne se sent pas très méchant quand on rit du personnage principal parce qu’il utilise l’auto-dérision. Il parle de ses problèmes dans un ton calme et tolérant, comme s’il n’était pas surpris d’avoir de la malchance. Puisqu’il n’est pas troublé par ses problèmes, nous pouvons nous en moquer sans nous sentir troublés. Alors, l’homme croit que Steve est le petit-ami de la fille, mais il découvre qu’il est son ami gai. L’homme gai est un peu odieux, ce qui devient important à la fin de l’extrait.
L’homme principal continue d’essayer de draguer la fille et il remarque (mais ne dit pas) qu’elle a du popcorn sucré sur son épaule. On rit de la supériorité (quelle femme stupide et répugnant, d’avoir du popcorn sucré sur son épaule !) et de l’incongruité (il est complètement fou d’une femme avec de popcorn sucré sur son épaule !). Mais leur interaction devient plus bizarre—elle est caissière et ce fait n’intéresse pas l’homme, mais elle est caissière dans un sex-shop et cela l’intéresse, et elle a des échantillons et cela l’intéresse beaucoup. On rit maintenant de l’incongruité. C’est une construction sociale du genre masculin que les hommes aiment le sexe, mais souvent ils prétendent avoir raisons plus nobles pour draguer les femmes. À cause de la perspective intérieure que nous avons de la situation, nous écoutons les pensées de l’homme et il ne joue à rien. Il dit qu’il s’intéresse à elle pour le sexe et il casse les régles social. Une des fonctions du rire c’est de montrer notre connaissance des cadres sociaux, alors on rit quand l’homme casse ce cadre.
L’extrait progresse et la femme dit qu’elle va sortir pour fumer une cigarette. L’homme dit qu’il n’aime pas les cigarettes, mais qu’il n’aime pas la solitude non plus, alors il décide de sortir avec elle. Cette décision est drôle parce qu’elle est incongru—cette femme est évidemment mauvaise pour l’homme. Il est ironique aussi que l’homme n’aime pas les cigarettes mais qu’il sorte quand même. Quand les deux sortent pour fumer, l’homme dit qu’elle lui souffle sept fois sa fumée dans le visage. On rit à cause de la supériorité et on pense que finalement l’homme en a assez. Alors, quand la femme demande son numéro de téléphone, il est ironique parce que nous imaginons qu’il va refuser. C’est vraiment drôle et vraiment incongru quand il lui donne avec enthousiasme ! La scène devient plus accentuée quand elle explique que c’est pour Steve, l’ami gai et odieux. Nous rions à cause de la supériorité—la situation de l’homme est tellement mauvaise. Elle pensait qu’il était gai et il pensait qu’elle l’aimait. Il répond qu’elle a eu du popcorn sucré sur son épaule pendant tout le soir et il part. On est mort de rire à ce point—il casse le cadre social de la politesse et ne mentionne pas le popcorn, et il a eu la pire des chances qu’on pourrait imaginer avec une femme, donc nous nous sentons vraiment supérieurs.
L’homme fini par dire simplement, « bref, j’ai dragué dette fille ». Cette phrase est ironique, parce qu’il n’a pas réussi à le faire, et le fait qu’il dise cela montre aussi un peu d’auto-dérision. Comme j’ai dit à la fin du dernier paragraphe, nous nous sentons très supérieurs à la fin de l’extrait. La vie de l’homme principal de bref. n’est pas facile, mais elle est exagérée, donc on peut l’utilise comme échappatoire de nos vies. C’est pour cette raison que la série est devenue tellement populaire en France.
Dans « bref. j’ai dragué cette fille, » l’homme qui est le personnage principal rencontre une fille et cette fille devient son obsession pour toute la série. Il est à une fête quand il la voit et l’extrait s’axe sur ses efforts pour obtenir son numéro de téléphone. Puisqu’il n’a pas de chance, ses efforts ne marchent pas souvent. Je propose qu’on examine la vidéo chronologiquement et qu’on observe comment marchent tous les moments drôles.
L’homme commence par expliquer qu’il est à une fête et qu’il voit une femme qu’il veut draguer. Il demande à deux copains si elle a un copain et ils ne savent pas, alors il demande à un autre copain, qui ne peut pas l’entendre, et finalement il demande à une femme qui réponde en vomissant. Ces interactions sont drôles parce que nous nous sentons supérieurs à l’homme ; même si nous sommes célibataires, nos efforts pour draguer ne sont pas si mauvais. Cela montre l’importance d'exagérer pour être drôle. Si l’homme avait eu des difficultés quotidiennes, l’extrait se serait moqué de la vie quotidienne du public. Bergson dit qu’on ne rit pas quand on est sensible ou trop proche d’une blague, alors les blagues de bref. marchent parce qu’elles sont accentuées et le public n’est pas sensibles quand il les entende.
Après ses efforts pour trouver d’informations sur la fille, l’homme décide d’essayer de la draguer. Il s’approche de la fille et commence à parler, mais un homme qui s’appelle « Steve » apparaît et l’homme principal croit qu’il est le petit-ami de la fille. Cela nous fait rire encore et encore c’est à cause de la supériorité. Il est important de remarquer que l’extrait nous laisse rire de la supériorité facilement, parce qu’on peut le faire sans se sentir très méchant. On ne se sent pas très méchant quand on rit du personnage principal parce qu’il utilise l’auto-dérision. Il parle de ses problèmes dans un ton calme et tolérant, comme s’il n’était pas surpris d’avoir de la malchance. Puisqu’il n’est pas troublé par ses problèmes, nous pouvons nous en moquer sans nous sentir troublés. Alors, l’homme croit que Steve est le petit-ami de la fille, mais il découvre qu’il est son ami gai. L’homme gai est un peu odieux, ce qui devient important à la fin de l’extrait.
L’homme principal continue d’essayer de draguer la fille et il remarque (mais ne dit pas) qu’elle a du popcorn sucré sur son épaule. On rit de la supériorité (quelle femme stupide et répugnant, d’avoir du popcorn sucré sur son épaule !) et de l’incongruité (il est complètement fou d’une femme avec de popcorn sucré sur son épaule !). Mais leur interaction devient plus bizarre—elle est caissière et ce fait n’intéresse pas l’homme, mais elle est caissière dans un sex-shop et cela l’intéresse, et elle a des échantillons et cela l’intéresse beaucoup. On rit maintenant de l’incongruité. C’est une construction sociale du genre masculin que les hommes aiment le sexe, mais souvent ils prétendent avoir raisons plus nobles pour draguer les femmes. À cause de la perspective intérieure que nous avons de la situation, nous écoutons les pensées de l’homme et il ne joue à rien. Il dit qu’il s’intéresse à elle pour le sexe et il casse les régles social. Une des fonctions du rire c’est de montrer notre connaissance des cadres sociaux, alors on rit quand l’homme casse ce cadre.
L’extrait progresse et la femme dit qu’elle va sortir pour fumer une cigarette. L’homme dit qu’il n’aime pas les cigarettes, mais qu’il n’aime pas la solitude non plus, alors il décide de sortir avec elle. Cette décision est drôle parce qu’elle est incongru—cette femme est évidemment mauvaise pour l’homme. Il est ironique aussi que l’homme n’aime pas les cigarettes mais qu’il sorte quand même. Quand les deux sortent pour fumer, l’homme dit qu’elle lui souffle sept fois sa fumée dans le visage. On rit à cause de la supériorité et on pense que finalement l’homme en a assez. Alors, quand la femme demande son numéro de téléphone, il est ironique parce que nous imaginons qu’il va refuser. C’est vraiment drôle et vraiment incongru quand il lui donne avec enthousiasme ! La scène devient plus accentuée quand elle explique que c’est pour Steve, l’ami gai et odieux. Nous rions à cause de la supériorité—la situation de l’homme est tellement mauvaise. Elle pensait qu’il était gai et il pensait qu’elle l’aimait. Il répond qu’elle a eu du popcorn sucré sur son épaule pendant tout le soir et il part. On est mort de rire à ce point—il casse le cadre social de la politesse et ne mentionne pas le popcorn, et il a eu la pire des chances qu’on pourrait imaginer avec une femme, donc nous nous sentons vraiment supérieurs.
L’homme fini par dire simplement, « bref, j’ai dragué dette fille ». Cette phrase est ironique, parce qu’il n’a pas réussi à le faire, et le fait qu’il dise cela montre aussi un peu d’auto-dérision. Comme j’ai dit à la fin du dernier paragraphe, nous nous sentons très supérieurs à la fin de l’extrait. La vie de l’homme principal de bref. n’est pas facile, mais elle est exagérée, donc on peut l’utilise comme échappatoire de nos vies. C’est pour cette raison que la série est devenue tellement populaire en France.
Creator
Kyan Khojandi
Source
Bref Officiel
Publisher
Canal+
Date
August 29, 2011
Contributor
Bruno Muschio
Duration
1:45
Producer
Bref Officiel
URL
https://vimeo.com/36196151
Collection
Citation
Kyan Khojandi, “Bref. J'ai Dragué Cette Fille,” French contemporaine et humour (1939-2016), accessed June 19, 2025, https://frenchhumor.fren.sites.carleton.edu/items/show/27.
Comments