Le sceptre d'Ottokar

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Le sceptre d'Ottokar

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Description de la source
Le sceptre d’Ottokar est le huitième album de la bande dessinée Tintin, écrite et dessinée par l’auteur belge Hergé en 1939. Tintin est un jeune journaliste qui se trouve souvent dans des situations extraordinaires, dangereuses, et palpitantes (Tintin). Dans cette histoire, Tintin devient accidentellement entraîné dans un complot pour renverser le roi de la Syldavie, un petit pays des Balkans. La technique de l’intrigue la plus importante est le sceptre lui-même ; sans ce sceptre, le roi de la Syldavie, Muskar XII, n’a pas d’autorité à régner sur le pays (Hergé 21). Il symbolise le droit d’un pays d’avoir de la souveraineté et l’autonomie gouvernementale. Quand Tintin découvre que le professeur avec qui il travaille est un imposteur qui veut voler le sceptre, il sait qu’il doit l’arrêter pour sauver l’autorité du vrai roi de la Syldavie. Il doit protéger le nationalisme et la souveraineté des attaques du fascisme. Cette intrigue a des parallèles évidents avec les évènements en Europe pendant cette période. Dans cet essai, j’analyserai comment Hergé emploie l’humour pour faire un commentaire sur le fascisme.
Contexte historique
En 1939, le monde était terrifié de l’ascension du fascisme dans beaucoup d’états européens : l’Allemagne et l’Italie. En fait, cette année est désignée aujourd’hui comme le début officiel de la Seconde Guerre mondiale : le 1er septembre 1939, Hitler et les nazis ont envahi la Pologne (Rousso 29). Mais la montée d’Hitler au pouvoir en Europe a commencé avant cette date officielle. À cause de la politique de l’apaisement que les pouvoirs européens ont utilisé, l’Allemagne a pu saisir le pouvoir en Autriche et en Tchécoslovaquie (Rousso 30). La Belgique, la patrie d’Hergé, était neutre ; le roi de Belgique, Leopold III, voulait protéger son pays de la destruction de la guerre. Mais la situation se développait si rapidement que même ce pays neutre a commencé à mobiliser et à se préparer pour la guerre quand même (Encyclopædia Britannica). La peur de la guerre et du fascisme était omniprésente lorsqu’Hergé écrivait cet album.
Analyse de la source
Dans Le sceptre d’Ottokar, le sceptre est menacé par les forces sinistres qui n’ont pas le droit de l’avoir ou de régner. Dans cette manière, il y a un parallèle clair à l’histoire de cette période. En 1939, la Belgique et les autres pays européens étaient menacés de la même façon par l’ascension des nazis en Allemagne et leur prise de pouvoir en Europe.
Hergé utilise l’humour pour montrer l’importance de la souveraineté des pays dans le contexte du début de la Seconde Guerre mondiale. Le sceptre, la chose plus importante dans toute la Syldavie, a un voyage qui est amusant à cause de sa durée excessive et de l’absurdité de ses endroits et ses acteurs. Le sceptre est tiré d’une fenêtre par un appareil photo, trouvé par les rebelles, sauvé temporairement par Tintin et puis par Milou, son chien, perdu par Milou, trouvé par les rebelles, et puis sauvé par Tintin et Milou. Les rebelles qui veulent mettre la Bordurie au pouvoir en Syldavie essaient à plusieurs reprises d’apporter le sceptre en Bordurie, mais ils ne peuvent pas le faire. Leurs tentatives successives de voler le sceptre sont amusants par leur absurdité croissante. Tintin regagne le sceptre près de la frontière ; sa réussite est amusante aussi, parce que c’est presque une perte (Hergé 52). Les noms des pays donnent au voyage du sceptre un autre élément de l’humour et de la critique. Le nom de la Syldavie, le pays « bon, » évoque les sylves et les lieux sylvestres, les endroits prospères et plaisants ; le nom de la Bordurie, de l’autre côté, évoque seulement la frontière (ou dans un autre sens, la bordure) et les essais des rebelles de conquérir la Syldavie et voler le sceptre. Les noms absurdes des pays laissent entendre les opinions d’Hergé sur les pays eux-mêmes. Le voyage amusant du sceptre illustre l’opinion d’Hergé que le droit d’un pays à la souveraineté ne puisse pas être détruit ou volé ; dans cette manière, l’humour sert à critiquer la situation politique en Europe en 1939. Ce sujet n’est pas quelque chose qu’on considère comme drôle usuellement, mais ici, Hergé emploie l’humour pour critiquer et pour diminuer le pouvoir du fascisme.
Hergé utilise l’humour de l’incongruité quand le sceptre est sauvé par Milou ; on peut voir cet humour dans l’image ci-dessous. L’incongruité, qui nous fait rire parce qu’elle bouleverse nos attentes dans une manière qui n’est pas sérieuse, se manifeste dans plusieurs aspects de ce moment du texte (Morreall 245). Tintin est choqué de découvrir qu’il n’a pas le sceptre après qu’il a traversé le pays pendant cinq heures à pied ; nous, les lecteurs, sommes choqués aussi, parce que nous présumons que le héros sauvera le sceptre (Hergé 57). Ce moment est un exemple de l’incongruité ; malgré tous ses efforts, il a perdu le sceptre, qui était le but de ces efforts. Mais le sceptre est retrouvé par Milou, qui reprend le sceptre quand Tintin le laisse tomber. Milou choisit de porter le sceptre et pas un os qu’il veut manger (Hergé 58). Ce moment est comique à cause de l’incongruité : généralement, on s’attend à ce que les chiens aiment les os plus qu’ils aiment les sceptres. L’humour est utilisé pour suggérer que la souveraineté des pays est absolument essentielle, parce que même les chiens comprennent sa valeur. De plus, Hergé insulte les fascistes : les fascistes, comme les rebelles de la Bordurie ou comme les nazis en Europe, sont vaincus par un chien. Finalement, ces exemples de l’incongruité donnent à cette scène un sens de l’ironie de la situation. Ce type de l’ironie se trouve quand les attentes du public diffèrent desévènements réels de l’histoire (Baker). Dans cette scène, l’ironie de la situation fonctionne pour rappeler au public les idées sous-jacentes d’Hergé envers le fascisme et les évènements en Europe dans cette période ; elle travaille avec l’humour de l’incongruité pour rendre les fascistes absurdes et risibles.
Conclusion
Quand j’ai lu ce livre, j’étais intéressée tout au long de l’histoire. Hergé a bien employé le suspense, et les dessins sont variés et captivants. C’est facile de comprendre pourquoi la série de Tintin est si importante dans la culture française. Au total, plus de 230 millions des albums de Tintin ont été vendus mondialement (Tintin). Tintin et ses aventures sont fictifs, mais ils sont « le centre d’un univers complexe, auquel nous pouvons confronter notre propre réalité » (Tintin). Le sceptre d’Ottokar est un bon exemple de cette vérité : les pays de la Syldavie et de la Bordurie n’existent pas, et l’autorité d’un roi ne dépend pas de la présence d’un sceptre, mais avec cet univers fictif, on peut critiquer le fascisme et la guerre dans le monde réel.

Bibliographie
Baker, Lyman A. “Situational Irony/Irony of Outcome.” Critical Concepts. Kansas State U, 3 December 2003. Web. 5 May 2016.
“Belgium.” Encyclopædia Britannica. Encyclopædia Britannica Online. Encyclopædia Britannica Inc., 2016. Web. 22 Apr. 2016.
Hergé. Le sceptre d’Ottokar. Tournai: Casterman, 1975. Print.
“Le Sceptre d’Ottokar.” Tintin. Moulinsart, 2016. Web. 22 Apr. 2016.
Morreall, John. “A New Theory of Laughter.” Philosophical Studies 1982: 243-254. JSTOR. Web. 5 May 2016.
Rousso, Henry. La Seconde Guerre mondiale expliquée à ma fille. Paris: Seuil, 2013. Print.

Creator

Hergé

Publisher

Casterman

Date

1975

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Citation

Hergé, “Le sceptre d'Ottokar,” French contemporaine et humour (1939-2016), accessed May 18, 2024, https://frenchhumor.fren.sites.carleton.edu/items/show/14.